Les Organisations syndicales Landaises, CGT, FO, FSU, CFDT et UNSA, représentant les agents et salarié(e)s des 3 versants de la Fonction Publique (Territoriales-Hospitalière et d’Etat) et suite à l’article de Sud-ouest du 20 février 2017, « le tabou des 35 heures », s’indignent face à cet article contribuant à toujours plus stigmatiser les fonctionnaires.

Nous estimons légitime de rétablir la vérité concernant le temps de travail des fonctionnaires, surtout en ces temps sur-médiatisés, où plusieurs présidentiables, n’hésitent pas à dénigrer les services publics et ses salarié(e)s, faisant de la surenchère de suppressions de postes un des arguments de leur campagne, rabâchant quotidiennement leur « soit disant coût ».

Ces affirmations mettant en opposition les salariés du secteur privé et public (règle d’or du « diviser pour mieux régner »), ont comme réelle finalité la casse de la Fonction Publique afin de la livrer au secteur marchand, sous prétexte de résorption de déficit public.

La Cour des Comptes s’appuyant sur le rapport « LAURENT » ne fait qu’accompagner les politiques des gouvernements successifs (RGPP sous Sarkozy, puis MAP sous Hollande) en incitant les collectivités Territoriales, comme toute la Fonction Publique, à réduire leurs coûts de fonctionnement en prenant comme principal levier la masse salariale des personnels.

Tout comme la Cour des Comptes, la chambre régionale des comptes s’appuie sur le même rapport et tente de démontrer que les fonctionnaires sont des privilégiés. Ce que l’article oublie de dire est que le rapport Laurent ne se base que sur des moyennes difficilement contrôlables.

Il aurait été plus que convenable, et ceci dans une logique d’impartialité, que l’article mentionne aussi , comme le dit le rapport , que le temps de travail des fonctionnaires a été modulé pour compenser les salaires particulièrement bas et que 36% des fonctionnaires travaillent le dimanche contre 25% dans le privé, que 17.5% travaillent la nuit contre 14.9% dans le privé.

Les fonctionnaires travaillent autant que les salariés du privé. S’il y a une différence, elle s’explique par la continuité du service public, les horaires atypiques, tôt le matin, la nuit, le dimanche ou encore les heures supplémentaires non payées avec la baisse des dotations.

Il est aussi fait état dans cet article, de l’absentéisme au sein de la Fonction Publique, et plus particulièrement la moyenne soit disant plus élevée dans la Territoriale que dans le reste de la Fonction Publique.

Traduire par le simple fait que les agents soient plus souvent en arrêt maladie de courte durée depuis la suppression du jour de carence, insinue que les fonctionnaires sont fainéants. Cette critique aurait eu de la pertinence si elle ne s’était pas arrêtée à de simples chiffres mais à une analyse plus précise des conditions et contextes dans lesquels travaillent les agents.

Les durées du temps de travail ont été négociées, parfois dès les années 1980, et donc signées avant la loi des 35 heures, afin de partager le travail et donc de créer des emplois, élargir les plages d’ouverture des services, samedis compris.

Il est des plus facile de fustiger et d’incriminer les fonctionnaires, en les rendant responsables du soit disant déficit public en estimant que ceux ci ne travailleraient pas assez ce qui « correspondrait à l’équivalent de 57 000 postes et ainsi générerait 1.2 Milliard d’Euros d’économies si elles étaient récupérées ».

Dans un même temps l’Etat concède près de 40 Milliards d’Euros de Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE) aux grandes entreprises sans aucune contrepartie au niveau de l’emploi. La plupart de ces mêmes entreprises raflent tous les marchés publics, et se partagent les bénéfices du CICE, ou autre Pacte de responsabilité, entre les actionnaires et les paradis fiscaux, sans aucun retour au contribuable.

Pourtant, l’organisation territoriale de la France se transforme, la population augmente mais le service public de proximité et de qualité se dégrade, s’éloigne du besoin de l’usager.

C’est bien une réduction progressive et régulière de la réponse aux besoins de la population en termes de services publics qui est à dénoncer.

Rappelons-nous que les fonctionnaires sont félicités par tous, lorsqu’ils doivent faire face à des catastrophes naturelles. Leur efficacité n’est plus à prouver, ainsi que leur rapidité d’intervention pour dégager les voies après une tempête, rétablir le courant ou sauver des vies.

Faut-il également rappeler que le point d’indice a très peu augmenté depuis 2000, (gelé depuis 2010, augmenté de 0.6% en juillet dernier et de nouveau 0.6% au 1er février 2017) précarisant un nombre grandissant d’agents. Cette perte de pouvoir d’achat peut se traduire par une rémunération équivalente aux 32h pour une durée de travail de 35h hebdomadaires.

En agissant ainsi le gouvernement montre du mépris pour celles et ceux qui ont fait le choix d’être au service de la population. Il est par ces choix plus à l’écoute du monde de la finance que des besoins de services publics des citoyens.

Pour les organisations syndicales landaises CGT, FO, FSU, CFDT et UNSA Fait à Mont de Marsan, le 01 mars 2017