Les représentant.es des personnels de l’éducation des Landes ont décidé de prendre l’initiative d’un moment de recueillement samedi 14, à Dax et Mont-de-Marsan  suite à la terrible attaque au couteau dans une cité scolaire d’Arras.

le texte lu ce jour :

C’est avec effroi et sidération que avons appris hier l’attaque au couteau perpétrée contre plusieurs personnels d’un établissement d’Arras. Cet acte terroriste a entrainé le décès d’un professeur de français dont nous connaissons désormais le nom : Dominique Bernard et grièvement blessé un professeur d’EPS, un agent technique et un agent d’entretien de la Région. Nous sommes ici pour apporter tout notre soutien à l’ensemble de la communauté éducative, aux élèves, aux familles et aux victimes. En ce jour sombre, nous présentons nos condoléances à la famille et aux proches de l’enseignant décédé, et assurons de notre soutien les blessés et leurs familles.

Aujourd’hui encore, en France, en 2023, trois ans presque jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, un professeur est assassiné dans l’exercice de ses fonctions. C’est dramatique et insoutenable. L’école est devenue une cible pour ce qu’elle représente : un lieu d’émancipation par les savoirs, permettant à chaque élève d’entrevoir une porte, un avenir quel que soit son milieu d’origine. L’école telle que nous souhaitons collectivement la faire vivre est un rempart contre tous les obscurantismes. Elle doit permettre à chacun, chacune de nos élèves de sortir des carcans qui peuvent par ailleurs leur être imposés. C’est bien cette idée qui est insupportable à celles et ceux qui sèment la terreur au nom de l’obscurantisme. Nous saluons le courage des collègues qui se sont interposés lors de l’attaque et ont donné corps à ce rempart, au prix de sa vie pour Dominique Bernard.  Nous sommes toutes et tous une partie de ce rempart au quotidien et nous savons combien il peut être attaqué de toute part. Mais nous continuerons de porter cette idée d’une école émancipatrice pour toutes et tous parce que c’est bien ainsi que se construit l’avenir de la jeunesse et de notre pays.

Chaque jour, dans l’école de la République, des adultes, des professeurs, des gens dont c’est le métier et qui doivent être protégés pour cela, œuvrent pour leurs élèves, pour les faire grandir, pour les accompagner. L’école doit être protégée de toute attaque et de toute dérive.

Face à ce drame, chacun devra se montrer à la hauteur, sans instrumentalisation, sans amalgames. Le temps viendra de l’analyse de ce qui vient de se passer mais ce débat devra se faire dans le respect de ce que portent l’école et les équipes éducatives, dans le respect des valeurs d’ouverture vers le monde contre toute les formes de replis sur soi, dans une volonté d’égalité, de liberté mais aussi de fraternité au sens large. En attendant, nous appelons à s’abstenir de toute instrumentalisation et à respecter notre deuil collectif.