Le jeudi 5 juillet 2023, L’UNSA SE (3 sièges au CSA départemental) et FO (3 sièges) se sont alliées contre la FSU (majorité relative, 4 sièges) pour obtenir le siège de secrétaire de la formation spécialisée (nouveau CHSCT) du CSA (nouveau CTSD)  des Landes et celui de référent.e contre les violences sexistes et sexuelles. La FSU, qui garde son expertise, s’est organisée pour que ce vote ne modifie pas la capacité de ses militant.es à défendre les agent.es sur les sujets essentiels liés à la sécurité, aux violences subies et à la qualité de vie au travail. Seulement, alors que les attaques contre les conditions de travail foisonnent, ces deux organisations ont siégé sans lecture d’une déclaration préalable, uniquement pour obtenir les sièges. La formation spécialisée étant une émanation du CSA, principale instance de concertation départementale de l’éducation, ceci acte une alliance de circonstance qui interroge. 

En effet, faire alliance et voter ensemble, c’est rechercher une majorité qui serait respectable si elle avait un but, une orientation rationnelle. Or ces deux organisations n’ont eu aucune prise de position commune (1) que ce soit au niveau national, académique ou départemental en dehors des sujets sur lesquels il existait un consensus large, parfois trouvé par la FSU en cohérence avec ses mandats d’unité syndicale. Sans unité et sans base commune, il n’y pas pas de réelle majorité qui s’oppose à celle relative de la FSU, seulement deux minorités.

(1) par exemple au CDEN des Landes du 6 juillet (pour le compte rendu complet avec les votes de la FSU voir les sites du Snuipp-FSU40 et SNES-FSU40) sur la carte scolaire du premier degré l’UNSA vote pour FO contre  /  sur le passage à 4 jours FO pour, UNSA contre

Si c’est leur représentativité respective au niveau des chefs d’établissements qui a motivé ce rapprochement cela signifierait que ces deux postes seraient uniquement soumis aux  mandats communs des personnels de direction. Quelle voix alors pour le reste des collectifs éducatifs qui ont souvent  recours à ces instances justement pour dépasser le carcan des établissements et exprimer leurs difficultés avec les directions ? Si c’est l’appât des moyens syndicaux dédiés, quels mandats seront portés par les personnes mises en place par ces deux organisations aux orientations par ailleurs si différentes ? La recherche de moyens syndicaux prévaudrait-elle sur les revendications légitimes des agent.es,  structurées par leurs  syndicats ? 

Aucune prise de parole de ces organisations n’est venue accompagner ces votes pour expliquer le sens et la cohérence qu’elles souhaitent donner en commun à cette instance.

Une chose est certaine, les électeurs et électrices, quelle que soit leur sensibilité syndicale, n’ont pas été informé.es de cette alliance. En ce sens, cette manœuvre, si elle est possible réglementairement, est totalement irrespectueuse du choix démocratique exprimé dans les urnes. Cela pose aussi la question du travail que pourront accomplir, ensemble, ces deux organisations dans la Formations Spécialisée dans les prochaines années. Dans les faits, il est quasiment certain que cela va surtout faciliter le travail de l’administration pour reléguer au second plan cette instance pourtant essentielle pour les agent.es. La FSU avait pourtant réussi à la renforcer, lorsque c’était encore le CHSCT : responsable, moteur d’un travail intersyndical cohérent, en jouant le rôle d’ensemblier et forte d’une répartition large de ses adhérent.es et sympatisant.es sur le territoire. 

De même, la FSU tient à rappeler le travail qu’elle mène au niveau départemental et académique sur l’égalité professionnelle depuis plusieurs années. L’absence de prise de parole des autres organisations syndicales sur le sujet est régulière. Elle se souvient du dédain de représentants académiques d’un de ces syndicats en fin d’année dernière lorsqu’elle a réclamé la nécessaire parité dans les audiences rectorales. Elle s’étonne donc de la soudaine volonté d’implication du SE UNSA et de FO sur les questions de violences sexistes et sexuelles. Nous dénonçons d’ailleurs le choix fait par l’administration de supprimer le poste de référent.es VSS seulement une journée après cette élection. Dans le même temps, la FSU s’inquiète donc de ce qui sera effectivement porté pour protéger les collègues victimes et restera le relais de toutes celles et ceux qui se battent sur contre les violences et les discriminations particulièrement dans le cadre de leur travail.

Enfin, c’est une image désolante du syndicalisme qui est donnée ici, à l’opposé de la démonstration voulue par la FSU d’un syndicalisme de transformation sociale responsable, intransigeant sur les valeurs démocratiques et l’intérêt général portés par nos mandats. Les rapprochements entre syndicats doivent avoir un sens, une orientation, être organisés pour permettre l’expression de toutes les sensibilités et l’émergence d’une majorité

Dans le cas contraire, il y a tromperie et la recherche d’un pouvoir et de moyens indus, avant toute chose, au mépris du vote/choix des personnes que nous nous sommes donné comme mission de représenter. Agir ainsi c’est faire croire que choisir un syndicat par rapport à un autre ne détermine pas les orientations défendues, que l’on vote pour une couleur vidée de sa substance, ce qui fragilise une fois de plus l’ensemble du syndicalisme. C’est aussi et surtout donner raison à ce que nous dénonçons par ailleurs dans la sphère politique, et c’est se faire complice des distorsions de démocratie constatées ces dernières années et qui ont trouvé leur apogée lors de la lutte contre la réforme des retraites. Nous pensons qu’une majorité d’agent.es rejette ce procédé et réclame au contraire une rigueur démocratique exemplaire de nos organisations.

Nous savons aussi que chez les syndiqué.es de ces organisations ces pratiques choquent et sont désapprouvées car elles desservent l’intérêt général et vont à l’encontre du vote d’adhésion en faveur de l’une ou de l’autre lors des élections professionnelles.  C’est pourquoi nous appelons à un retour à la raison de ces deux organisations et à la démission de ces postes des représentant.es choisi.es ce jour.

Dans tous les cas, la FSU continuera à construire ses mandats de manière transparente et ouverte avec la majorité des agent.es qui comprennent que ces débats sont nécessaires pour apporter une réponse appropriée aux attaques contre l’enseignement public et ses agent.es et construire un projet émancipateur pour l’École. Elle appelle ainsi tous les personnels en accord avec ces principes à rejoindre les syndicats de notre fédération.    

La FSU poursuivra son travail, parfois laborieux, mais toujours avec la même volonté de sérieux de défense de toutes et tous, dans le respect de chacun.e et vous rendra compte du travail effectué.