Situation dans les collèges :

Effectifs et inclusion

Nous avons évoqué les craintes d’effectifs de classes trop chargés dans certains collèges pour la rentrée prochaine : Mimizan, Linxe, Aire, Jean Moulin à St Paul les Dax, Hagetmau ou Capbreton sont concernés.
Ces problèmes d’effectifs sont renforcés par le fait que les élèves des dispositifs d’inclusion (ULIS), élèves handicapés, ne sont pas comptabilisés mais viennent ensuite s’ajouter, dans certains cours, aux effectifs de ces classes déjà chargées. C’est un problème lancinant dans les collèges et nous demandons à ce que les élèves d’ULIS soient inscrits et comptés à la fois dans les classes ULIS et dans les classes ordinaires pour que l’accueil soit digne pour tous les élèves et qu’il ne se fasse pas dans des classes surchargées.
Historiquement le département avait construit des collèges avec des classes limitées à 28 élèves donc beaucoup de classes sont trop petites pour accueillir 30 élèves et parfois plus.
La réponse du DASEN est que ce ne sont actuellement que des prévisions. On approchera davantage de la réalité des effectifs au mois de juin. Il sera attentif aux collèges défavorisés et il sera possible d’envisager un « coup de pouce » là où des dispositifs ULIS sont présents mais il n’y aura pas forcément d’ouvertures de classes. La double inscription des élèves d’ULIS coûterait trop cher (l’équivalent du financement d’un petit collège pour l’ensemble du département) et n’est donc pas à l’ordre du jour, même si la question a été posée au Ministère et au Recteur. Nous nous attendons donc à ce que les difficultés des collègues perdurent. Concernant les problèmes liés à la taille de la SEGPA du collège Jean Moulin, il minore les difficultés liées à cette situation en indiquant que les élèves de SEGPA, dans les Landes, sont des élèves plutôt en réussite si on regarde les résultats au DNB pro. Ces filières ne doivent donc pas faire figure d’épouvantail.

Bilangues

Concernant les bilangues en 6ème, le DASEN indique que le 40 était le seul département qui avait une politique de financement de celles-ci hors marge. Le financement sur la marge lui semble logique pour des questions d’équité entre les collèges mais aussi du fait que ce type de classe ne concerne que certaines catégories d’élèves (certaines idées de NVB ont la vie dure !). Il peut entendre la surprise des chefs d’établissement cette année mais c’est une mesure d’équité à l’échelle du pays.

Situation dans les lycées

Pour les lycées, la réforme cristallise les inquiétudes. Nous craignons que les options facultatives, en particulier les options technologiques de seconde, ne soient pas ouvertes dans de nombreux lycées car elles dépendent désormais de la capacité d’autofinancement des lycées (les heures de marge). C’est dommage car cela priverait les élèves d’une initiation aux disciplines technologiques et cela pourrait les détourner ensuite d’une poursuite d’études dans la voie technologique. Par ailleurs, le DASEN a confirmé que la demande d’une option facultative à l’entrée en seconde n’ouvrirait pas droit à une dérogation pour aller dans un autre lycée que le lycée de secteur. A nos yeux, cela pourrait mettre en péril, outre les options technologiques, les options artistiques ou linguistiques. Le DASEN a justifié cela par le fait que ces options ne constituent pas un pré-requis pour accéder à tel ou tel enseignement en classe de 1ère. En fin de 2nde il sera possible pour les familles d’obtenir des dérogations car il s’agira alors du choix d’un cursus en vue d’une poursuite d’étude alors que le choix d’une option facultative en vue d’obtenir une dérogation relève de la recherche de l’entre-soi (NVB toujours !)
Nous avons dénoncé également le fait que faute de moyens, les lycées ne pourraient vraisemblablement pas ouvrir tous les groupes de spécialité permettant de satisfaire la demande des élèves et des familles. Pour le DASEN, les lycées ne doivent pas construire de menus a priori mais il faudra que les chefs d’établissement veillent à proposer des cursus raisonnables pour des emplois du temps raisonnables pour les élèves et les personnels. C’est dans l’intérêt de tous.
Nous avons exprimé notre inquiétude sur la réforme du bac qui va conduire à un diplôme dont la dimension locale sera renforcée et donc à des inégalités dans le traitement des dossiers des lycéens pour l’accès aux études supérieures.
De façon générale, M. Le DASEN se veut rassurant sur les possibles suppressions de postes : il en évoque seulement 4 dans le département. Les chefs d’établissement ont reçu la consigne d’être attentifs à la conservation des postes, notamment à travers la répartition des heures dans les nouveaux enseignements interdisciplinaires. Nous resterons vigilants et nous craignons toutefois une augmentation des compléments de service qui dégraderaient les conditions de travail des professeurs.

Pouvoir d’achat :

Enfin, nous avons dénoncé le fait qu’une 2ème heure supplémentaire soit imposée aux personnels. D’abord tous les personnels de l’Education Nationale ne peuvent pas prétendre à des heures supplémentaires et n’accéderont donc pas tous à ce que le gouvernement considère comme une possibilité d’augmentation du pouvoir d’achat. Ensuite, les heures supplémentaires sont sous-payées dans l’Education Nationale et la transformation par le gouvernement d’heures postes en heures supplémentaires est un moyen de faire des économies et de gagner en flexibilité. Nous continuons à demander une politique de revalorisation salariale qui concernerait tous les personnels et ne supposerait pas d’augmenter notre charge de travail.

Situation dans les lycées professionnels :

Concernant la voie professionnelle, nous évoqué notre opposition à cette réforme. Pour nous, la seconde famille des métiers va amener une déprofessionnalisation du diplôme, la baisse des volumes horaires hebdomadaires des élèves va fragiliser ces jeunes les plus fragiles et diminuer leur chance d’accès aux poursuites d’études et aux BTS. Nous avons dénoncé le choix de la co-intervention, qui n’est autre qu’un remix du PPCP qui a été abandonné car il n’était pas efficace. Ensuite nous avons rappelé notre opposition à l’apprentissage dans les LP et notamment la mixité des publics qui dégradera les conditions de travail. Nous avons demandé au DASEN d’être garant des choix des collègues et que seul volontariat des collègues peut permettre d’accepter cette mixité. Pour les SEGPA nous avons fait part de notre inquiétude sur les DGH. Il manque les heures de dédoublement de la découverte professionnelle, ce qui impose de consommer toutes les heures marges pour maintenir l’existant. Pour finir, nous avons demandé au DASEN d’être vigilant sur les DGH des LP car les premières remontées laissent penser qu’il manque des heures pour la co-intervention et les 3h de réalisation du chef d’œuvre en CAP.

En réponse, le DASEN indique son désaccord avec la vision du SNUEP sur la 2nde. A son avis, les élèves qui s’orientent vers la voie professionnelle en fin de 3ème sont les plus fragiles et c’est à eux que l’on demande de faire les choix les plus précoces. En effet, même si dans notre département la très grande majorité des élèves obtient son premier choix, ces choix sont souvent fait un peu au hasard ou au gré des amitiés. De véritables choix ne peuvent résulter que d’un cheminement long.
Le SNUEP demande pourquoi regrouper plusieurs métiers serait plus déterminant que la situation actuelle. Le DASEN répond que cela suppose un choix différé d’un an pour les élèves et un choix aidé par les professeurs des LP. Toutefois le SNUEP redoute des cours beaucoup plus théoriques du fait des compétences transversales aux différents secteurs professionnels qu’il faudra enseigner. Cela tranchera moins avec les enseignements du collège et ne correspondra pas aux attentes des lycéens. Par ailleurs la mise en réseau des établissements dans notre département ne sera pas facile.
Concernant les horaires, le DASEN indique qu’il y aura moins d’heures de cours pour les élèves mais que le nombre d’heures profs sera conservé puisqu’il y aura de la cointervention. Il a conscience que cela demandera de la formation. A ses yeux, le travail en projet donne du sens à l’action et renforce la coopération. Il faut admettre que l’on est parfois obligé de travailler ensemble. Le SNUEP souligne que s’il faut de la cointervention dans toutes les classes, cela va demander aux collègues un temps de concertation infini, temps qui n’est jamais prévu dans les EDT, jamais inclus dans le temps de service.
Pour ce qui concerne les SEGPA, le DASEN explique que les heures qui ont disparu des grilles ont été réinjectées dans les marges. Il ne faut donc pas avoir d’inquiétude, le fonctionnement pourra continuer à l’identique.