Premier degré : 

Le compte rendu est ici : https://40.snuipp.fr/spip.php?article5772

Nous tenons tout d’abord à remercier les services de la DSDEN qui ont œuvré à préparer le plus finement possible cette carte scolaire et nous ont transmis les documents de travail dans des délais satisfaisants. Nous saluons également le travail des IEN qui ont anticipé et travaillé avec les équipes pédagogiques et les élus les décisions qui seront proposées en CTSD aujourd’hui.

Nous voici réunis à quelques jours de la fin de la période qui aura été la période la plus difficile dans les écoles depuis le début de l’épidémie. Les collègues, les personnels des écoles, les parents et avant tout les enfants sont épuisés.

Le ministère porte la responsabilité du chaos dans les écoles lié à la 5ème vague de l’épidémie. Le mépris atteint son apogée : il a choisi de ne pas s’adresser aux personnels mais à des médias payants, il a multiplié les injonctions, ordres et contre-ordres, toujours au dernier moment, empêchant ainsi les personnels de préparer la rentrée le plus sereinement possible …. Son seul combat est de maintenir ouverts, coûte que coûte des établissements scolaires que personne ne lui demandait d’ailleurs de fermer. En revanche, il s’est bien gardé de répondre aux demandes exprimées par la FSU pour que cela ne se fasse pas au détriment de la sécurité et des conditions de travail et d’enseignement des personnels et des élèves. Se faisant, il a réduit le rôle de l’école à une simple garderie de masse. Les personnels ont bien compris que la protection des élèves et la leur n’était pas la priorité. La forte mobilisation de ce mois de Janvier en est d’ailleurs bien la démonstration. Les réponses apportées, très largement insuffisantes, n’ont en rien amélioré les conditions d’accueil des élèves et de travail des enseignants. Rien n’a changé au quotidien dans les écoles !

Le contexte est donc très compliqué et pourtant il faut préparer la prochaine rentrée . Alors que les besoins de l’école sont immenses, l’académie affiche des moyens supplémentaires insuffisants, obtenus sur le dos d’une partie des stagiaires qui seront mis à temps complet et donc utilisés comme moyens d’enseignement : une variable d’ajustement inadmissible ! Comment peut-on dans ces conditions parler de formation et d’accompagnement dans la découverte et l’entrée du métier, que l’on sait pourtant primordiale ? Comment rendre attractif un métier de plus en plus dévalorisé, comment éviter les démissions qui surviennent toujours plus nombreuses chaque année ? La FSU continue de dénoncer cette énième réforme de la formation. Sans parler du recrutement de contractuels qui nous l’espérons, ne deviendra pas la norme une fois la tension liée au COVID passée.

Les 14 moyens octroyés pour les Landes apparaissent très insuffisants. Ils permettront d’éviter un grand nombre de fermetures, et la poursuite de la mise en œuvre des priorités nationales (plafonnement à 24 des Grandes Sections, CP et CE1, dédoublement des classes de Grande Section en Éducation Prioritaire, amélioration du régime de décharge des directeurs d’écoles…).

Mais qu’en est-il de l’accompagnement de l’école inclusive ? Qu’en est-il de la prise en compte de la problématique du remplacement ? Qu’en est-il de la présence de RASED complets sur tout le département ?

Cette dotation est donc très loin d’être à la hauteur des besoins. Notre exigence d’un plan d’urgence pour l’école reste plus que jamais d’actualité. Ce dont a besoin l’école, c’est un engagement pluriannuel de moyens pour abaisser les effectifs dans toutes les classes, le rétablissement du dispositif « Plus de maîtres que de classes » et de RASED complets sur l’ensemble du territoire, l’augmentation du nombre de remplaçant·es, l’amélioration des décharges de direction de l’ensemble des directrices et directeurs d’école et le recrutement d’AESH sur titre en nombre suffisant. Ces améliorations des conditions de travail sont obligatoires, surtout dans ce contexte sanitaire si nous voulons que l’École de la République puisse tenir son rôle.

Second degré

La 5ème vague qui frappe notre pays depuis le début de l’année connaît des taux de contamination jamais atteints. Le dernier communiqué transmis par le rectorat le montre. Nous n’avions jamais, en deux ans de COVID, atteint de tels chiffres. Des écoles, des collèges, des lycées qui craquent, des classes qui se vident puis se remplissent à nouveau puis  se vident encore, des parents déboussolés… Cette situation a donné lieu à une grève majoritaire historique le 13 janvier. Cette journée de mobilisation a permis de mettre en lumière l’état du service public d’Éducation en  cette fin de quinquennat. Le 13 janvier, les enseignant·e.s n’étaient pas à Ibiza, ils étaient dans la rue ! Ce n’était pas une grève contre un virus, mais contre une politique désastreuse qui conduit l’Éducation Nationale dans le mur, menée par un ministre dont le mépris affiché envers les personnels est à présent nationalement connu. L’Ecole ouverte n’est qu’une expression vertueuse qui masque des conditions d’enseignement et d’apprentissage dégradées ! Si l’ Ecole est matériellement ouverte, l’enseignement et la « continuité pédagogique » sont quant à eux en berne : les effectifs et compositions des groupes classe changent chaque jour ou presque à cause des contaminations ; faute de remplaçant.e.s plusieurs centaines de classes sont sans enseignant.e.s chaque jour. Dans de telles conditions, les questions de progression, de nouveaux apprentissages, et de réduction des inégalités sociales et scolaires ne peuvent avoir lieu que de façon épisodique. Ce constat devrait donc selon nous peser fortement dans la balance de la préparation de la rentrée prochaine. Mais, comme en témoignent les suppressions de postes annoncées, le ministère poursuit la politique du « tout est normal, continuons à saborder le service public d’éducation » !

Les annonces faites le 13 janvier au soir sont loin d’être suffisantes pour calmer la colère des collègues. Les directeurs et directrices, les CPE, les AED et les infirmières sont aussi submergés par la gestion des élèves absents. Les opérations de contact-tracing occupent la quasi-totalité de leur quotidien professionnel au détriment de leurs missions d’enseignement, de suivi, d’accueil, d’écoute et d’orientation….

La santé scolaire

La FSU réclame la création de postes d’infirmières, actuellement bien en dessous des besoins : 1 création cette année pour toute l’académie, des collègues seules dans des établissements de + de 1500 élèves, des collègues qui partagent leurs missions sur 2 établissements…La FSU réclame une rémunération des infirmières de l’Education Nationale à hauteur des IDE(s) des autres ministères (statutaires et indemnitaire). La FSU réclame que les conditions de travail dégradées et l’implication pendant cette crise Covid soient enfin reconnues (pas de matériel spécifique depuis le début, Ségur au rabais, pas de prime covid pour toutes les IDE(s)…). Les infirmières de l’Education Nationale sont considérées comme des soignantes à part entière pour l’obligation vaccinale mais pour ce qui est des avantages (ex : 180 euros attribués aux soignants suite au SEGUR) on ne considère pas qu’elles travaillent dans un service de soins avec tout ce que cela implique. Pour autant, la souffrance au travail est là (multiples changements de protocole, charge de travail, hiérarchie pas toujours bienveillante…) et les arrêts de travail ou demande de disponibilités sont nombreux.

Ce ne sont pas quelques masques FFP2, des milliers de nouveaux contractuel.le.s – et encore faudra-t-il les trouver – qui vont permettre de retrouver des conditions d’enseignement et d’apprentissages satisfaisantes. Il est plus que temps d’écouter une profession qui ne souhaite qu’une chose : retrouver du sens à son métier et pouvoir le faire dans de bonnes conditions :  pour cela, elle réclame un virage à 180 degrés dans la politique éducative menée ainsi qu’une vraie politique salariale comme demandée lors de la journée de grève du 27 janvier.

  • Là où le ministre dit contractuels, la profession dit plan d’urgence pour l’éducation via un collectif budgétaire, et emplois statutaires
  • Là où le ministre dit primes au mérite, la profession répond dégel du point d’indice et rattrapage  salarial
  • Là où le ministre dit évaluations nationales standardisées et recentrage sur les fondamentaux, la profession répond ambition pour l’Ecole et ses élèves, ainsi que liberté pédagogique !
  • Là où le ministre dit l’inclusion est une réussite, la profession réclame un vrai statut, un vrai salaire pour les AESH, l’abandon des PIAL et des effectifs qui tiennent enfin compte de la réalité du métier d’enseignant.e. aujourd’hui.

Les rémunérations

La FSU pointe aussi l’urgence de reconnaître vraiment l’engagement de tous les personnels quel que soit leur métier en revalorisant vraiment les rémunérations et les carrières de toutes et tous. Or, les mesures engagées ne sont pas à la hauteur des enjeux car elles sont trop faibles et ne concernent pas tout le monde ! L’obstination à maintenir le gel de la valeur du point d’indice, qui plus est dans un contexte d’inflation grandissante et qui s’installe dangereusement, est irresponsable. Nos métiers souffrent déjà d’un manque cruel d’attractivité : sans mesures ambitieuses le ministère de l’Éducation nationale va vivre la crise dramatique que d’autres secteurs d’activité subissent en termes de pénurie de personnels. La nécessité de dégeler et de revaloriser la valeur du point d’indice, de poursuivre la rénovation des grilles indiciaires et des déroulements de carrière pour les rendre plus fluides, de revaloriser les métiers fortement féminisés pour en finir avec les inégalités, doit rapidement trouver une réponse. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder la conséquence que le refus de revaloriser produit : aujourd’hui, les catégories C et B débutent leurs carrières au minimum fonction publique, au SMIC!

La rentrée scolaire 2022/2023

se prépare depuis plusieurs mois et de nouvelles suppressions de postes au niveau national sont prévues (- 440 équivalent temps plein). Ils s’ajoutent aux suppressions de chaque rentrée préparée par Jean-Michel Blanquer depuis 2017: au final, 7900 emplois d’enseignants auront été supprimés dans le second degré public, soit l’équivalent de 175 collèges rayés de la carte ! 
Au niveau de l’académie de Bordeaux, ce sont 19 ETP en emplois d’enseignants qui seront supprimés à la rentrée 2022 pour 0,1% élèves de plus qui seront accueillis par rapport à la rentrée 2021. Comme cela s’est déjà vu ces dernières années, le ministère réussit un tour de passe-passe et annonce malgré ces suppressions de postes, 70 ETP supplémentaires pour l’académie. Nous ne sommes pas dupes, cette progression apparente est produite par le volume indigeste du nombre d’heures supplémentaires, et par la réforme des concours puisque les stagiaires se voient désormais imposer un service complet lors de  leur année de stage. La formation des stagiaires et les conditions de travail sont donc sacrifiées au nom de principes purement budgétaires. Aucune remise en question de la politique de recours massif aux heures supplémentaires n’est faite alors que de l’avis de toutes et tous, elles dégradent les conditions d’enseignement et aggravent les problématiques de remplacement des personnels absents ou non nommés.
         

Dans les Landes,

le nombre d’élèves augmente de 76 élèves dans le second degré avec une augmentation de 72 heures (dont 42 heures pour l’ouverture d’ULIS). Le taux d’HSA va lui encore rester très important dans le département. Cela aura des conséquences pour chaque établissement : toujours de nombreuses HSA à se partager dans chaque discipline, moins d’adultes dans les établissements, plus de classes et plus de travail pour chaque enseignant.e, classes toujours surchargées avec en  plus l’inclusion des élèves ULIS sans les moyens nécessaires. Sur le département, il est prévu pour la rentrée prochaine 372 élèves répartis sur 30 divisions. Les deux divisions supplémentaires prévues n’allègeront sans doute pas les effectifs des dispositifs existants. Cette année encore, plus de 90% des divisions sont largement au-dessus du seuil réglementaire, atteignant parfois jusqu’à 14 ou 15 élèves. On est loin du discours ministériel bienveillant sur l’accueil des élèves pourtant porteurs de handicap : notifications non respectées, accompagnement réduit, inclusion dégradée, voire impossible dans les classes ordinaires. En effet, en collège, bien que l’on note une légère amélioration des conditions d’accueil des élèves dans les divisions ordinaires, certaines divisions, proches du seuil, ne permettent pas d’inclure qualitativement les élève de l’ULIS. Dans ces conditions, le renvoi à la différenciation pédagogique et à l’intelligence collective révèlent leurs limites. Face à l’insuffisance des moyens, le recours à la marge pour l’ouverture de divisions se généralise dans les établissements, ce qui impacte de manière notoire les conditions d’enseignement, et provoque des tensions au sein des équipes.

Les lycées professionnels

se heurtent au manque de moyens de plus en plus important chaque année. Les DGH ne prennent pas en compte les domaines professionnels différents et regroupent des élèves dans les mêmes classes dans le seul but de réduire les heures. Par exemple, au lycée Wlérick de Mont de Marsan, la 1/2 classe AGORA est associée à la 1/2 classe AEPA, deux filières professionnelles différentes. Pourtant il y a obligation de faire des dédoublements en éco/gestion (AEPA) et éco/droit  (AGORA) car ce sont des programmes différents. Mais, il est à noter que pour ces classes de BAC PRO, Les heures éco-droit/gestion n’ont pas été attribuées. Quant aux CAP, la situation est inquiétante. La classe EPC est associé au CAP PSR. Là aussi, deux domaines professionnels différents. Le VADEMECUM( page 13 – 3.3) donne droit au dédoublement horaire sans condition de seuil pour le chef d’œuvre. Il devrait donc avoir 6 heures par classe de CAP, or ce n’est pas le cas. Un manque de 12 heures est constaté .Il manque aussi 6 heures de matières générales grâce à un ingénieux décompte où l’on oublie des élèves ULIS. On obtient ainsi un effectif prévisionnel de 16 élèves (en 2 CAP) et on  peut ne  pas dédoubler les heures de matière générale. Ce sont à nouveau 6 heures qui disparaissent et qui s’ajoutent aux 12 heures. Nous obtenons un lourd déficit de 18 heures pour les CAP et ce malgré les 10 heures rajoutées. Nous sommes bien loin du compte.

Segpa            

En plus de la réduction des champs professionnels, les dotations horaires des SEGPA illustrent des choix budgétaires qui ne tiennent pas compte d’un public composé d’élèves en grande difficulté. Ainsi, les dotations horaires pour ces structures ne permettent pas le dédoublement de l’ensemble des heures de champ professionnel. Le parcours avenir n’est pas une discipline, il peut et doit être abordé dans l’ensemble des enseignements et n’est pas l’exclusivité des PLP. La spécificité de ce dispositif, accueillant des élèves en grande difficulté scolaire, permet de proposer des apprentissages s’articulant autour de situations professionnelles. Les champs de découverte professionnelle contextualisent les apprentissages et guident les collégiens dans leur choix de formation professionnelle. Durant ses dernières années, les SEGPA ont subi des diminutions d’heures de fonctionnement, des suppressions d’atelier et accueillent de plus en plus d’élèves ne relevant pas simplement de la grande difficulté scolaire mais de structure de type ITEP ou ULIS. Ces jeunes ont besoin d’être accompagnés dans leur parcours par une équipe pédagogique expérimentée et stable. Cela sera possible en donnant les moyens pour maintenir les heures de dédoublements et des enseignants à temps complet.

Dans les lycées généraux et technologiques,

les annonces du Ministre sur le bac redonnent un peu d’oxygène aux professeur.e.s et aux élèves. Encore faudrait-il entendre que les épreuves de spécialité sont trop tôt dans l’année, que les programmes de français sont trop lourds, indépendamment de toute crise sanitaire. Les projets locaux d’évaluation, à peine nés, montrent déjà leurs limites avec les classes fermées, les absences, mais ils ajoutent encore du stress pour les personnels et les élèves, soumis à une pression constante.

Dans les lycées généraux et technologiques, le département accueillera 83 lycéen.ne.s supplémentaires par rapport à cette année pour une division supplémentaire. Les effets de la réforme du lycée continuent à se faire sentir à travers des DHG qui nécessitent des arbitrages dommageables : dédoublements dans les disciplines de spécialités ou dans les disciplines générales, ouverture d’options facultatives générales ou technologiques, heures dédiées à l’accompagnement personnalisé. Dans l’intérêt de la solidité des apprentissages, de la construction d’une culture commune, le service public d’éducation ne devrait pas contraindre à ces choix. La formation de nos élèves est un investissement à long terme qui bénéficie à l’ensemble de la société. Les politiques de réduction budgétaire l’ont oublié, hélas, depuis longtemps !