Monsieur le DASEN,
Mesdames et Messieurs les membres du CTSD,
L’année scolaire 2020-2021 s’achèvera dans deux semaines. L’heure de faire le bilan de la politique ministérielle est venue. Et il n’est pas bon.
Cette année aura été encore une fois compliquée : déni, impréparation, manque d’anticipation caractérisent la politique menée par le ministère lors de cette année sous COVID. Dès la rentrée scolaire dernière, le SNUipp-FSU demandait un protocole sanitaire suffisamment protecteur, à la fois pour les élèves, les personnels et les familles. Face aux changements successifs du protocole, sans soutien de l’institution, les équipes se sont adaptées et ont fait face. La continuité du Service Public d’Éducation a été assurée par les enseignantes et enseignants , AESH , personnels spécialisés et ATSEM qui ont tenu l’école à bout de bras pour maintenir un présentiel qui permet à toutes et tous de réussir. La crise a impacté l’école en terme de moyens avec le non remplacement des PE absent·es. La réponse du ministère a été le recrutement d’enseignantes et enseignants contractuels sans recourir aux listes complémentaires. Une illustration départementale en est la fermeture actuelle de l’école de la Plage à Mimizan, fermeture due au manque de remplaçants.
La dotation sert principalement à couvrir les priorités ministérielles : décharge de direction, allègement des classes de GS, CP, CE1… au détriment des autres besoins pour fonctionner et anticiper une nouvelle rentrée sous Covid. Le protocole empêche de brasser les élèves : afin de garantir la continuité du service public d’éducation, la seule solution, c’est d’avoir un nombre suffisant de postes. Le SNUipp-FSU réclame un plan d’urgence pour le service public d’éducation.
Le statut de directeur est de nouveau d’actualité alors que la profession s’était très largement prononcée contre ce statut mais pour des moyens supplémentaires. Le SNUipp-FSU continue de dire son opposition à un statut qui, sans moyen, n’améliorera pas les conditions de travail des collègues directeurs malmenés. Et plus que jamais, le SNUipp-FSU demande des emplois d’aide administrative pérennes, des décharges d’une journée hebdomadaire minimum quelle que soit la taille de l’école, et surtout pas des moyens laissés au bon vouloir des collectivités.
Au niveau du département, les inquiétudes sont toujours là.
Le CDEN a rejeté en février à une très large majorité la carte scolaire proposée. Comment peut-on accepter la fermeture de deux écoles? La disparition à petit feu du dispositif Plus De Maîtres que De Classes ? Le retrait de 29 postes ?
A ce propos, les écoles de Mees, Rivière et Onesse se sont vu retirer un poste lors du précédent CTSD ; celui d’aujourd’hui les place dans les situations à examiner pour effectifs hauts.
L’allègement des GS et des CP à 24 ainsi que la prise en compte des conditions d’exercice des directeurs des petites écoles par la création de 13 postes de TR est un point très positif ; on peut cependant regretter que cette création de 13 postes se fasse au détriment de postes de TR vacants. Or, cette année de crise sanitaire a mis en lumière l’importance du nombre de postes dédiés au remplacement. Concernant le remplacement toujours, nous dénonçons le recours à des contractuels pour pallier lesabsences des enseignant.es liées au COVID. Il était possible de recourir aux candidats sur la liste complémentaire, mais encore faudrait-il que le ministère s’en donne les moyens ! Les conditions de travail de ces contractuels sont très éloignées de l’École de la Confiance prônée par notre ministre et mettent bien en lumière le peu de respect qu’il a du professionnalisme des enseignants. Nous resterons plus que vigilants pour que ce type de recrutement ne perdure pas après la crise sanitaire. Les dégâts qui vont être engendrés par la réforme de la formation initiale vont être bien assez importants pour l’avenir de nos enfants sans que l’on rajoute la contractualisation non déguisée. L’apparition des M2 en alternance à la prochaine rentrée va engendrer de la précarité pour ces étudiants et ne peut que nuire au service public d’éducation. Nous nous opposons à l’utilisation d’étudiants MEEF comme moyen d’enseignement. Donnons des moyens à l’école au lieu de la contractualiser et de la fragiliser.
Alors que la Mairie de Mimizan semblait vouloir prendre son temps lors du 1er CTSD, son projet de « glissement » de poste est de nouveau d’actualité ; un tel revirement de situation nous interroge. Nous interroge également la fermeture des écoles de Pimbo et Sorbets pour un regroupement sur le village de Miramont, fermeture dont il n’a jamais été question.
Sur la ville de Mont de Marsan, une révision des secteurs scolaires s’impose plus que jamais : tandis que des écoles sont déjà à 27 élèves de moyenne par classe, d’autres craignent une fermeture. La possibilité d’inscrire les élèves jusqu’au 6 juillet empêche également d’avoir des effectifs fiables assez rapidement.
Le nombre croissant de fiches SST rédigées par les PE pour élèves au comportement perturbateur, problème de bâti, risques psychosociaux, remise en cause du professionnalisme des enseignants par les familles, difficulté de la gestion COVID montre combien être enseignant est difficile aujourd’hui.
Pour la première fois depuis bien longtemps, nous avons été interpellés par des collègues dont les demandes de temps partiel sur autorisation ont été refusées.
Après une année d’école sous COVID, l’École attendait un plan d’urgence pour les élèves, elle a eu un Grenelle pour le ministre. Le Grenelle, vaste opération de com’ qui prévoit de modifier le métier sans pour autant le revaloriser, alors que le ministre annonçait cette revalorisation comme « historique ».
La crise sanitaire rend la prochaine rentrée scolaire incertaine. Pourtant il est indispensable d’anticiper de possibles rebonds épidémiques. L’école doit avoir plus de moyens pour réduire les inégalités, résorber le déficit d’école, aider tous les élèves et fonctionner sereinement.