Déclaration de la FSU au CSA Départemental des landes du 2 septembre 2025

Madame la DASEN, Mesdames et Messieurs les membres du CSA SD,

Lors de son allocution du 15 juillet préfigurant les grandes orientations du débat budgétaire 2026 (et même celles des années suivantes !), le Premier ministre a tiré à boulets rouges sur le modèle social français, hérité de la Libération, force de notre pays et principal levier de sa solidarité, sacrifié sur l’autel du réarmement et de choix budgétaires mortifères.

Affaiblir les services publics, cibler les chômeur.ses, les retraité.es, les classes populaires et les malades, mettre à contribution celles et ceux qui travaillent mais jamais ni le patronat ni les actionnaires ni les plus riches : François Bayrou s’inscrit dans les pas d’Emmanuel Macron et de la « politique de l’offre » menée depuis 2017. Pourtant, le dogme de la non-augmentation des impôts des plus fortuné·es et les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises ont creusé les déficits, augmenté la dette et aggravé les crises sociales et écologiques. Aujourd’hui, la pauvreté et les inégalités sont à leur plus haut niveau depuis trente ans. S’obstiner dans cette voie, ce serait faire basculer le pays dans un marasme social sans précédent et durable, aux conséquences démocratiques dangereuses.

La fonction publique est la première visée, avec l’annonce de la suppression de 3000 emplois, plus 1000 à 1500 dans les opérateurs de l’État et le retour de coupes claires systématiques et aveugles avec le non remplacement d’un fonctionnaire sur trois à partir de 2027, auxquels s’ajoute le refus de toute mesure salariale générale ou catégorielle.

Alors que la crise d’attractivité des carrières et métiers de la fonction publique hypothèque aujourd’hui la possibilité même d’assurer les missions des services publics, le Premier ministre ferme la porte à toute réponse aux premières préoccupations des agent·es, leurs rémunérations, leurs conditions de travail, leurs missions. Cette politique dégradera encore le service rendu aux usagers et usagères. 

La protection sociale l’est tout autant. Les retraité.es sont lourdement mis.es à contribution, notamment avec la désindexation des pensions et le remplacement de l’abattement de 10 % par un système forfaitaire. Les différentes mesures pour l’Assurance maladie font toutes porter la responsabilité et l’effort sur les malades, sans aborder la nécessaire question du financement ni des besoins de la population. Le maintien de l’austérité en direction des collectivités territoriales impacte notamment l’accès à nombre d’aides sociales. Au-delà, le Premier ministre lance une nouvelle attaque contre les fondements même de la Sécurité sociale, envisageant implicitement le développement de la capitalisation pour les retraites comme l’instauration de la TVA « sociale ».

Enfin la suppression de deux jours fériés est emblématique d’une politique qui fait toujours porter au monde du travail l’essentiel des efforts demandés. Ainsi le gel des barèmes de l’impôt va mécaniquement augmenter ceux des plus bas revenus.

La FSU est déterminée à défendre le modèle social et les services publics, seuls à même d’assurer la solidarité, la cohésion, la justice sociale et la nécessaire rupture écologique. Alors que l’extrême droite prospère en France et que la situation internationale est tendue, la FSU réaffirme aussi son engagement pour la paix.

La FSU appelle à se mobiliser massivement, sur la durée, pour empêcher la mise en œuvre de tout budget qui serait inspiré par les mêmes orientations et pour obtenir des mesures, notamment par une autre politique fiscale, permettant d’augmenter les ressources de l’État et des collectivités territoriales. Elle a déposé un préavis de grève couvrant le mois de septembre, portant sur les revendications des personnels sur le budget 2026 et sur les moyens des services publics.

Les appels à mobilisation pour la journée du 10 septembre témoignent de la profonde colère de la population. Dans les Landes, comme partout où cela est possible, la FSU appelle à participer en intersyndicale aux mobilisations (rassemblements, manifestations, grèves) pour s’opposer au budget présenté par le gouvernement, à tout budget sous-tendu par les mêmes orientations austéritaires et injustes, et pour exiger d’autres choix pour les services publics, pour l’environnement, pour la justice sociale et pour une tout autre fiscalité.

Dans les Landes, les conditions de cette rentrée ne sont pas satisfaisantes. Les nominations des enseignants assurant les compléments de service ou les décharges ont été très tardives et ne permettent pas aux équipes de commencer l’année dans de bonnes conditions. Nous sommes très inquiets du nombre de TR déjà positionnés sur des remplacements longs voire à l’année et qui ne sont donc déjà plus disponibles pour les remplacements de congés maladies ou autres des prochains mois.

Beaucoup d’écoles sur le département nous font remonter de nombreuses heures d’accompagnement non assurées et pourtant notifiées. Cela s’ajoute au retard de traitement des dossiers par la MLPH qui met élèves, enseignants et parents dans des situations très difficiles. Et les recrutements de nouveaux AESH qui ne pourront être effectués ne nous permettent pas de voir une amélioration dans les prochains mois.

Concernant le taux d’encadrement dans les écoles, il est au-dessus de 25 dans de nombreuses écoles. Pour la FSU-SNUipp des Landes, cela ne permettra pas des conditions optimales. Vous avez d’ailleurs choisi Madame l’Inspectrice d’Académie de réaliser votre première rentrée dans une école rurale qui peut témoigner des bonnes conditions d’enseignement et d’apprentissages découlant d’un taux d’encadrement correct.

Nous aurions espéré recommencer une année scolaire dans de bonnes conditions, ce n’est une fois de plus pas le cas ! L’Ecole va mal et des jours meilleurs ne se dessinent pas. Mais nous continuerons d’agir pour améliorer les conditions d’apprentissages des élèves, les conditions de travail des personnels et de rêver d’une Ecole plus juste !

Pour la délégation FSU : Laure Cazenave, Lucie Dagès, Cathy Vigneau Laffargue et Nicolas Fayemendy